Découvrez sur le site « BOURSORAMA », les commentaires de Daniel Gerino, au sujet du secteur technologique américain et notamment des GAFA.
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L’augmentation des cours du pétrole et des métaux, au cours des douze derniers mois, est significative et pousse les prix des biens de consommation à la hausse. Ce nouveau climat inflationniste va conforter les valeurs disposant d’un véritable « pricing power ».
Après des années de croissance non inflationniste, dans un contexte de révolution digitale poussant les prix des biens et services à la baisse, une page est assurément en train de se tourner. Si le prix du baril se maintient à des niveaux proches de 80 dollars, il ne fait guère de doutes que le retour de l’inflation va installer une nouvelle donne pour les investisseurs.
En effet, la hausse récente du prix du baril n’est pas sans conséquence sur l’économie des pays développés. Cette remontée significative du prix des hydrocarbures pèsera sur l’inflation qui devrait ressortir, en 2018, à 3% en rythme annuel aux Etats-Unis et à 2% en Europe. De mai 2017 à mai 2018, le prix du baril de brent a augmenté de 52% tandis que le WTI progressait de 46%. Les prix des métaux ressortent en hausse de 15% sur la même période. Seuls les prix des denrées alimentaires ont stagné (+2%). Ces hausses se répercutent déjà sur les prix finaux. Dans un contexte de croissance, elles justifient les demandes d’augmentations de salaire dans les entreprises afin d’éviter aux ménages une érosion de leur pouvoir d’achat.
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Les mesures protectionnistes décidées par l’administration Trump obéissent à un plan : le rééquilibrage de la balance commerciale américaine, largement déficitaire. Elles devraient également conduire cette année à un nouvel affaiblissement du dollar par rapport à l’euro.
En instaurant des barrières douanières sur les importations d’acier (25%) et d’aluminium (10%), Donald Trump prend le risque de déclencher une guerre commerciale entre les Etats-Unis et le reste du monde. Les critiques envers sa politique ne manquent pas en Europe et il est préférable d’éviter une escalade entre grandes zones économiques à coup de taxation sur les produits importés (l’Europe réfléchit à une taxation du Bourbon et des Harley Davidson !). Au final, tout le monde serait perdant.
Néanmoins, il convient de nuancer notre jugement. Donald Trump ne fait que mettre en oeuvre ses promesses de campagne. Bien sûr, les économistes restent dans l’ensemble très sceptiques sur les conséquences attendues de ces mesures. Mais il ne faut pas perdre de vue que ces dernières s’inscrivent dans un plan parfaitement cohérent visant à réduire, autant que possible, le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis du reste du monde. En 2017, celui-ci a atteint 566 milliards de dollars, à son plus haut niveau depuis 2008. Les deux pays dans le viseur de l’administration Trump sont tout particulièrement l’Allemagne et la Chine.
Un taux de participation au marché de l’emploi très faible
La conjugaison de ces mesures protectionnistes et du plan massif de baisse de la fiscalité pour les ménages et les entreprises contribuera à accentuer les pressions inflationnistes aux Etats-Unis et le différentiel d’inflation par rapport à l’Europe. A ce titre, le dollar devrait poursuivre cette année son affaiblissement par rapport à l’euro et atteindre ainsi une parité EUR/USD à 1,30. Cette nouvelle baisse du dollar va permettre aux entreprises américaines de regagner des parts de marchés à l’exportation. Or, les sociétés américaines disposent de ressources financières en augmentation grâce à la réforme fiscale, ce qui devrait permettre d’accentuer les acquisitions d’entreprises européennes par des groupes américains.
Ces mesures protectionnistes auront, en effet, pour conséquence d’augmenter les pressions inflationnistes en renchérissant le coût des importations et des biens fabriqués aux Etats-Unis. Jusqu’à présent, l’inflation est restée anormalement basse en l’état actuel du cycle économique. Pourtant, le taux de chômage américain a touché ses plus bas niveaux historiques et les salaires ont commencé, enfin, à remonter.
Mais ces indicateurs masquent la faiblesse du taux de participation au marché de l’emploi qui ne dépasse pas 63% et qui explique, en grande partie, l’absence de tensions salariales et de regain significatif de l’inflation. Le marché du travail américain est, par ailleurs, largement segmenté entre des salariés très bien formés, disposant d’une forte employabilité dans des secteurs sous tension et qui profitent des revalorisations salariales, et une masse de salariés non formés et dont les rémunérations ont tendance à stagner, voire à diminuer.
La menace inflationniste reste donc très relative. Si le risque d’une remontée trop rapide des taux d’intérêt par Jerome Powell pourrait entraîner une désaffection des investisseurs vis-à-vis des marchés obligataires, et actions par ricochet, la Reserve Fédérale a donc plutôt intérêt à faire preuve de modération dans son resserrement monétaire au vu du contexte actuel. Tablons sur trois hausses de taux en 2018 plutôt que quatre.
En attendant, la politique de Donald Trump marquée par le retour d’un certain volontarisme devrait servir l’objectif d’un nouvel affaiblissement du dollar. Pour parvenir au rétablissement d’un meilleur équilibre des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et le reste du monde, il apparaît évident que la première économie mondiale a beaucoup plus à perdre avec une devise forte. Au risque de pénaliser ses partenaires chinois et européens, si le billet vert accentuait sa baisse.
Après cinq années consacrées au recentrage de l’économie sur le monde de l’entreprise, les conservateurs redoutent le verdict des prochaines élections. De nombreux résultats sont pourtant à l’actif du gouvernement britannique et feraient rêver nos dirigeants français.
Comment expliquer ce paradoxe ?
« Nouvel assouplissement monétaire de la Banque Centrale Européenne en septembre, résultats rassurants des stress tests fin octobre, espoirs d’un assouplissement quantitatif de grande ampleur en Europe… L’actualité du secteur bancaire européen a été particulièrement positive en cette fin d’année. Dans ce contexte, celui-ci offre aujourd’hui un des meilleurs profils rendement/risque du compartiment du crédit. »
« Bien que Mario Draghi n’ait pas fait, hier, d’annonce exceptionnelle quant aux mesures de rachats d’actifs de la BCE, le discours du banquier central est riche d’enseignements. Pour Daniel Gerino, Directeur de la gestion et Président de Carlton Sélection, la banque centrale semble avoir utilisé toute la marge de manoeuvre monétaire qu’il lui était possible d’exploiter »